Klein Constantia, nectar divin !
C’est la seconde fois que j’ai la chance de déguster ce nectar, le Vin de Constance Klein Constantia 2000.
L’histoire du vin de Constance remonte au XVIIème siècle et s’ancre dans le cadre idyllique de la péninsule du Cap en Afrique du Sud, au pied de la Table Mountain.
Au XVIIIème siècle, toutes les couronnes d’Europe se l’arrachent. Napoléon Bonaparte en raffole, il exigeait des livraisons de vin de Constance lors de son exil à Sainte-Hélène et en aurait demandé sur son lit de mort, en guise de dernière volonté.
Le Phylloxéra a eu raison de la production de ce vin qui, sans doute, grâce aux écrits d’illustres d’auteurs comme Charles Beaudelaire n’est pas tombé dans l’oubli.
Il fallut attendre 1980, soit un peu plus d’un siècle après l’arrêt de la production pour que le mythe du Vin de Constance puisse renaître. Un gros travail de recherche et d’analyse des vins qui, par chance, avaient été conservés par quelques grands collectionneurs européens, a permis de reprendre les méthodes ancestrales.
Ainsi, le Vin de Constance de Klein Constantia est réalisé à partir du cépage muscat blanc à petits grains et la concentration en sucre des jus est obtenue par passerillage sur souche (assèchement sur le pied de vigne) des raisins, vendangés tardivement.
C’est à mes yeux, un des vins liquoreux les plus équilibrés au Monde. Le millésime 2000 titre 14% d’alcool et 141 grammes de sucre résiduel.
Au nez, c’est l’explosion d’arômes de miels de fleurs variées, de fruits secs avec une dominante d’abricot et de notes fumées. La finale en bouche sur des notes de café bien torréfié est divine.
Ce vin se suffit à lui-même et crée des moments d’exception. J’en rêve au coin du feu, en bonne compagnie.
J’espère que vous aurez la chance d’en croiser un flacon (50cl) au cours de vos périples oenogastronomiques.
Gracias, amigo. Llegué aquí a través de Paul Claudel: « La voici qui va à la cave, comme jadis, moi-même, j’y suivais mon père, étant enfant, portant le panier à bouteilles. Et plus bas une image réduite la représente en train de traire une antique futaille, le feu sourd de sa lanterne mélangé au rayon du soupirail. J’ai participé moi-même à ces tripotages souterrains. Cette clef en évidence sur le mur nu, – celle que nous montrent les deux tableaux de Bruxelles, – je sais quelle porte elle ouvre. Qu’il s’agisse du nectar de Constance ou plutôt de la science divine… »